Comme une petite chose vue d'en haut
Pour toi, je suis comme une petite chose vue d'en haut, au prise avec une sexualité dont je n'arrive pas à être actrice, je suis à ton cou perdue et pendue comme un collier qui te décore, qui s'accroche à ta beauté et qui la finit. Vois mon regard. Est-ce un regard qui t'aime ou un regard en demande ? Quelle est ma démarche lorsque je te regarde ainsi, objectif, toi qui ne me regarde pas mais qui me prend telle que je suis ? Ton regard neutre symbolise pour moi le regard de tous les hommes, le regard de ma mysoginie intégrée à mon corps, chevillée à mes propres yeux. Dans la glace, je ne me vois pas, je ne vois qu'un objet qu'un homme peut regarder, et je le juge comme on m'a apprit à le juger. J'oublie l'émotion qui toujours déborde de ma chair. Lorsque je me vois, je ne vois que l'image que je donne. Je ne vois que les trahisons de ce que j' aimerais pouvoir cacher. Mon intimité est exposée sans que je le sache, et toujours, je marche nue.
La seule façon de pouvoir conjurer le sort, ce serait de me sculpter un corps de rêve, et de me déshabiller pour exploser enfin la nudité, pour qu'enfin, plus jamais je ne sois nue.
Dans cette danse-là, j'apprends alors que la pornographie n'existe pas, que les gros plans de cons et de queues sont là pour dévier notre attention de ce qu'il y a de plus important, l'intime, au plus profond du phantasme, la sensation, l'émotion secouante de l'orgasme, qui donne à nos visages animaux, des airs de fin du monde.
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 2 autres membres