Marilyn ...
Marilyn est sans doute la femme qui représente le plus de choses pour moi. La mère, la douceur, l'amie. L'amour qui se cherche sous les parois de la séduction, dans les miroirs des sexualités refoulées. La féminité et la gentillesse... Mais aussi le don du talent et de la compréhension humaine. Car je sais, pour avoir fait des études de comédienne, qu'il est impossible de " jouer ", sans essayer profondément de comprendre l'humain, sans essayer très fort d'en devenir un sois-même. Tout est à réapprendre dans le jeu, jusqu'au choses les plus primaires, comme être un homme ou, dans le cas de Marilyn, une femme. Jouer la femme, c'est ce que Marilyn a fait de mieux. L'oeuvre de sa vie, c'est d'avoir incarné de manière mythique ce qu'était " La" femme, au détriment de la femme unique qu'elle était : une petite Norma sans père, avec une mère " folle ", une enfant qui ne pouvait avoir ni racine, ni unicité. Marilyn Monroe pour moi, c'est la sacrifice d'une femme afin les représenter toutes telles qu'elles se déclinent dans les fantasmes masculins.
Mais je ne veux pas être une théoricienne de Marilyn, je veux juste continuer à l'aimer, je veux juste continuer à ne pas me lasser de la regarder, à la voir souriante, radieuse, occupée sur les clichés où elle fait mieux que prendre une pause, à ne jamais vieillir.
Car Marilyn, c'est aussi ça : une poupée de sucre glacé qui restera éternellement figée dans le froid de la mort. Une image trompeuse qui jamais ne prendra de repos. La mort de Marilyn n'a pas aidé Marilyn à partir. Au contraire, la mort de Marilyn est une mort qui l'a plantée à jamais parmi nous, en enfer, dans le monde des vivants ... Ainsi, plus que la vie de Marilyn, c'est bien sa mort qui fait encore parler d'elle. Comment Marilyn est-elle morte ? L'avons-nous tuée ou l'a-t-elle fait elle-même ? Est-ce un accident, ou un suicide ? Sont-ce les studios de la Fox, ou bien sa nudité qui l'ont assassinée ? Sont-ce ses psychiatres, ses médicaments, sont-ce les frères kennedy ou bien tout simplement sa solitude qui ont raison de son bonheur ? Ou bien encore, était-ce tout simplement son destin, celui qu'elle s'était choisi pour exister à jamais aux yeux de sa mère ?
Je regarde ce soir le documentaire de Karl Zéro sur sa disparition. Complot ou suicide ? Plus simple que ça, d'après les dernières enquêtes ... Une surdose de médicaments administrée ... Par le cul. Par lavement, puisque l'estomac de Marilyn, observé avec la même méthode qu'autrefois on avait utilisée pour analyser ses seins, ne contenait aucune trace de médicament. Marilyn est donc partie par le cul. Paniquée, elle aurait appelée son psychiatre, car elle n'avait plus de somnifère. Celui-ci se serait déplacé en personne pour soulager sa patiente. Manquant de pratique, il aurait forcé la dose, sans le faire exprès. Une demi-heure après, la voix de Marilyn s'éteignait, alors qu'elle était relié par le téléphone à un ami.
Ne venez pas me dire que la vie n'a pas d'ironie. Toute sa vie, Marilyn a été aimée pour son cul, et c'est par ce bout-là qu'elle a entamé son passage de l'autre côté, en bouclant la boucle.
Il y a longtemps, enfant, lorsque je m'adressais à ma mère pour me plaindre d'une douleur, celle-ci me répondait en rigolant, parce qu'elle ne comprenait pas que j'étais sérieuse : " Parle à mon cul, ma tête est malade. "
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 2 autres membres