Autoportrait en noir et blanc
Souvent, j'ai essayé de me regarder, jamais je ne me suis reconnue. J'ai cherché, à travers l'oeil blanc du miroir, celle qui au fond de moi, faisait s'écrouler les écrans de fumées. J'ai cherché, à travers l'oeil de l'absence, ce regard interrogé que malgré moi, je pose sur le monde, et je ne vu qu'une jeune femme un peu bizarre, un peu triste, étrange... Une autre dont je ne discernais pas bien les traits.
Petite, tout était plus facile. Petite, j'étais moi-même et les choses étaient évidentes, petite, mon visage était le mien. Petite, je ne faisais qu'un avec mon corps d'enfant, petite j'étais moi-même déjà, avec au coeur de ma pouponnerie, le projet de mes cernes bleutées, de ma pâleur insupportable, de mon nez changeant son aspect au fil des profils.
Car c'est avec mon nez que tout a changé... Est arrivé ce jour où mon nez m'échappait, où mon nez n'était plus le mien, où mon nez me riait au nez, ensuite ce furent les cheveux qui bouclèrent, et puis les seins aux aréoles pointures qui se pointèrent sous mon T-Shirt, de grandes vergetures mauves, signe du fracas de ma peau, dans laquelle je ne me sentais plus bien.
Alors, la photographie devint mon ennemie, celle vers qui j'essaie de tendre la main aujourd'hui, dans une tentative vaine, de m'apprivoiser.
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