Le blog de Petite Pépée

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Les marionnettes en caca de mademoiselle Isabella

Ce jour-là, la petite Isabella, 8 ans, s'ennuyait beaucoup dans sa chambre. Il y avait de beaux posters aux murs de toutes les couleurs,  des petits oiseaux fleuris, des petits chats gentils, des arc-en-ciel  pastels. Sa mère n'était pas là, elle travaillait dans un hôpital, elle mélangeait des potions et les injectait dans les veines bleues et vertes des malades,  jeunes cancereux ou vieux mourants. Elle aidait certaines personnes  à guérir, et d'autre à mourir. Elle était habillée en blanc toute la journée. Elle rentrait de l'hôpital très fatiguée, le visage plus blanc encore que son tablier d'infirmière, et réchauffait un plat au micro-onde pour Isabella et pour Papa. Ce soir-là, Papa lui aussi était occupé, il était même très occupé puisqu'il regardait la télé. Lorsqu'Isabella passait un coup d'oeil dans le couloir, elle voyait par la porte vitrée du salon le concert de lumières bleues que projetait la télé.  Avant de partir faire sa nuit à l'hôpital, la maman d'Isabella lui avait lu une histoire qu'elle lui lisait depuis sa naissance lorsqu'elle la bordait:

 

Bonne nuit!

Bonne nuit lune,

Bonne nuit étoiles,

Bonne nuit belle terre,

Bonne nuit les océans, 

Bonne nuit poissons, veaux, vaches, cochons, enfants

Bonne nuit le coq et à demain

J'attends ton beau chant du matin

Bonne nuit toi que j'aime

Mon enfant, ma douceur, mon aubaine.

 

 

Ensuite, elle avait éteint la lampes de chevet et avait fait un bisous à Isabella, qui ferma les yeux pour rassurer sa mère. Mais Isabella ne dormait pas. Isabella ne dormait jamais. Isabella était une petite fille bizarre. Les idées défilaient dans sa tête à la vitesse des éclairs, plus vites que les lumières bleues de la télé. Il fallait que papa et maman soient tous les deux couchés côte à côtes dans la chambre parentale, que les bruits s'arrêtent et que toutes les lumières soient éteintes. Alors Isabella était rassurée et elle pouvait dormir. Mais ce soir-là, la maman d'Isabella était " de garde". Il fallait donc tromper l'ennui.

Alors qu'Isabella  étaient au coeur de ses pensées, une sensation se noua au creux de son ventre et logea le bas de son dos: Isabella devait faire caca. Cela ne plut pas du tout à Isabella de devoir se lever et d' affronter le froid pour faire caca, surtout qu'elle venait de trouver une position confortable dans son lit. En plus, depuis sa plus tendre enfance, depuis qu'elle avait dû passer du petit pot au grand, Isabella était terrorisé par le monstre des toilettes. Le Méchant Monstre des toilettes. Isabella ne savait pas à quoi il ressemblait, ni quel était le son de sa voix, mais une chose était sûre: le Monstre des toilettes n'attendait qu'une chose; que les enfants soient seuls sur le pot pour les hâper par le trou des chiottes, et alors Dieu seul savait dans quel enfer étaient tombés ceux qui n'étaient jamais revenu. Isabella décida de chier par terre et de vite retourner dans son lit.

 

Elle se mit à croupi à côté de son lit, et poussa très fort. Deux superbes crottes en forme de caca de chien tombèrent par terre. Elles étaient toutes deux d'une belle taille, et compactes à souhait. Isabella pouvait les tenir toutes les deux dans ses mains presque sans  se salir. Leur couleur était d'un brun qui tirait vers les roux, un brun auburn qui ressemblait un peu aux cheveux d'Isabella. Isabella songea à sa mère qui viendrait nettoyer le tout demain matin en ralant, et elle ne put se résoudre à se séparer d'elles.  Elle décida de sculpter dans ses deux merdes, deux superbes petites marionnettes. L'une représentait une petite fille, l'autre un petit pingouin. Ensuite elle prit deux vieux bâtons d'esquimau qui traînaient sur son bureau et elle leur planta dans le cul.  C'est alors qu'un miracle se produit, les deux marionnettes en caca s'animèrent et vinrent à la vie.

 

- Merci, dit la petite marionnette en petit fille, qui ressemblait un peu à Isabella.

-Merci, dit le petit pingouin qui avait un peu froid.

 

-De rien dit Isabella, je suis si contente que vous soyez en vie. Plus jamais je ne serai seule. Venez sous ma couette , nous allons un peu bavarder.

 

Et c'est ainsi qu'Isabella trouva le sommeil, et qu'elle n'eut plus jamais besoin, ni de son père, ni de sa mère.

 

 

 

 



21/02/2013
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