Le blog de Petite Pépée

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Société, tu m'auras...


Fille de salope : solidarité avec mes soeurs espagnoles

A 19 ans, je l'ai su. Mon absence de liberté se trouvait à l'intérieur de mon ventre. A 19 ans, j'ai compris que la vie pouvait se frayer un chemin par n'importe quelle tempête, elle pouvait s'implanter entre les soubresauts des pleurs, ne tenant pas compte de la mort qu'on a parfois dans la tête.  A 19 ans, je suis tombée enceinte. La vie, égoïste, n'avait pas tenu compte de moi. Faire ce que je voulais de moi, de mon corps, ça avait toujours été mon combat, non pas parce que je suis héroïque, mais parce que c'est le combat de tout un chacun : dès les premiers jours, on se bat pour notre autonomie, on veut sortir du pré carré appelé " parc" que les parents ont acheté pour nous, et qui, comme notre lit, est encerclé des barreaux d'une prison. On veut marcher sur nos deux jambes, non pour faire plaisir à maman ou à papa, mais pour nous-mêmes. Comme Eve qui présenta une pomme savoureuse à Adam, nous voulons découvrir le monde, le goûter, l'apprivoiser. Peu importe les dangers qu'on nous prédit, peut importe si ces dangers sont réels. Et quand, plus tard, nous faisons tout pour plaire, pour avoir l'assentiment de nos professeurs, de nos parents et du bon D-ieu, c'est encore pour avoir la paix. Après le bulletin de  bonnes notes présentés,  après  avoir été agréés, nous pouvons enfin passer à autre chose.

 

Si à 19 ans, je n'avais pas eu droit à l'avortement, je l'aurais fait moi-même. A l'intérieur de moi, j'étais prête à tout rencontrer. Car, lorsqu'on tombe enceinte sans l'avoir souhaité, on apprend déjà, de toutes façons, des choses pas très comiques nous conçernant, des choses que sans doute, on n'aurait jamais voulu savoir. Par exemple, qu'on est complètement capable de ne pas aimer un enfant, fut-il le fruit de nos entrailles. Par exemple, que l'instinct maternel, ça n'existe pas. On apprend que pour être libre, parfois, on veut passer en premier. On peut juger cela, on peut le condamner, on peut le punir, le tuer, l'interdire, on peut dire que c'est le diable qui est à l'oeuvre, ça n'y changera rien, c'est comme ça. 

 

Si à 19 ans, je n'avais eu le droit à ce recours qu'est l'avortement, je serais aller le chercher ailleurs. Peut-être serais-je allée en Hollande. Peut-être que j'y serais allée moi-même avec des aiguilles à tricoter. Peut-être que je me serais pendue. Peut-être que j'aurais accouché, et que toute ma vie, je me serais venger sur mon enfant pour la vie qu'il m'aurait volée. 

 

La grossesse n'est pas une punition. Pendant 9 mois, un être se développe dans notre ventre, il s'accroche, il grandit, il se bat pour avoir droit à la vie. Il faut que la femme soit d'accord pour cela. C'est par le consentement à sa propre grossesse qu'une femme devient  mère. Ce n'est pas discutable, ce n'est pas négociable. Imposer une grossesse à une femme, c'est la violer. Parce que la liberté, c'est quand on décide nous-mêmes pour notre corps, et pas quand notre corps décide pour nous. Nous décidons tous d'avoir recours ou non à traitement médical, nous devons donner notre accord pour n'importe quelle intervention chirurgicale, nous devrions tous avoir droit à l'euthanasie,  le droit d'en finir avec un corps qui se fout de nous. Et pour la grossesse, c'est la même chose. Il n'y a aucun degré dans ce droit, peu importe que la grossesse soit le fruit ou non d'un viol, peu importe que la mère soit en danger ou non, les deux seuls conditions valables pour un avortement en Espagne. Quand c'est non, c'est non !

 

Mon ventre n'appartient à personne d'autre qu'à moi. Il n'appartient pas à l'Etat, il n'appartient pas au bon vouloir d'un médecin, il n'appartient même pas au bon D-ieu. Devant eux, je suis prête à répondre de mes actes. Mon corps m'appartient à moi, seulement moi, même pas non plus à mon mari. Je ne crois pas à l'amour s'il l'amour est aliéné. Le corps des femmes n'est pas le champs de bataille d'une religion ou d'un état, il est leur temple sacré à elles,

 

Solidarité avec mes soeurs espagnoles !

 

 


19/09/2015
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" Lui "

Par curiosité, j'ai acheté le magazine " Lui " de ce mois-ci. Parce que les magasines de nu, je connais ça par coeur, et que cela m'a toujours fascinée. Mais aussi parce qu' un article de " Rue 89" avait qualifié ce mensuel de revue pour " les hétéros-connards". Sympa. Les homosexuels ont donc le droit de se regarder dans le blanc du gland, et surtout les hommes de jouer le jeu de l'objet de désir pour d'autres hommes sans que personne ne trouve rien à en dire, ( au contraire, ça a l'air de mettre tout le monde d'accord), alors que les hommes hétéros ne peuvent plus apprécier de regarder une femme nue sans être des connards. Par révolte, et aussi pour me faire mon opinion, j'ai acheté ce magasine tellement misogyne...

 

Ce mois-ci ( mars 2014), l'exclusivité est donnée à Madame Kate Moss ... Une Kate Moss qui à 40 ans passés pose encore toute nue. Bien-sûr, que faire d'autre sinon continuer lorsqu'on ne vieillit plus ? D'entrée de jeu, la " salope patentée " nous est offerte verso. Assise sur une chaise de tournage, elle nous regarde d'un air indifférent, tandis qu'elle écarte ses jambes terminées par des talons rouge et noir, et que deux petits oiseaux tatoués ornent les fossettes de son cul. Comme toutes les femmes en admirant une autre, je me console en me disant qu'elle n'est pas " si belle que ça ", et je tourne la page. Cette fois-ci, Kate Moss est de face, tranquille sur sa petite chaise noire,  elle croise les jambes, façon Sharon Stone. Je ne ressens aucune frustration à ne pas voir sa chatte, mon regard se porte sur ses tout petits seins aux tétons assez décevants. Les autres pages sont pour le plupart, des pages de  magasines de pub : des pubs.

 

Me voici à lire l'édito de Frédéric Beigbeder. Un Beigbeder à mon avis enfin à sa place : un mec qui a le sens de la formule pour vendre du papier, des livres ou bien autre chose, bref : un publicitaire. Mais ce que je lis surtout, c'est l'admiration de Beigbeder pour Madame Moss.  " Quand nous l'avons connue elle avait 15 ans. (...), Les cons la trouvaient trop maigre, trop petite, trop plate. Avec Kate, il fallait choisir son camp : on était pour ou on était con ! " Nous sont décrites ensuite les quelques rencontres infructueuses que l'écrivain a faites avec une Kate Moss  " qui dansait avec le Diable",  une Kate Moss impossible, bête comme ses pieds, violente et capricieuse ...   Nous comprenons assez vite que ce n'est pas Beigbeder qui baise Kate Moss, mais bien le contraire. Car ce que les journalistes de " Rue 89 " ont oublié dans leur article ,  c'est cette fascination, cette admiration que les hommes peuvent avoir parfois pour de belles femmes. Une admiration qui est bien loin de la haine, du mépris dont on taxe aujourd'hui tous les hommes  qui ont eu  le malheur d'être bien " nés  " hétéros ! Qu'en est-t-il de la subtilité, de l'ambivalence que chaque être humain peut éprouver pour un autre être humain ? Les journalistes de Rue89 ignorent-ils ce qu'est un homme hétéro, ce qu'il faut d'agressivité positive pour pouvoir bander ? Savent-ils ou préfèrent-ils ignorer que certaines femmes aiment, le temps d'une vie ou d'une séance photo,  être ces femmes-là, pour leurs mecs ou pour d'autres, pour un seul ou pour tous, être ces putains qui font les putains, qu'elles aiment jouer avec cela, et que de ce jeu-là peut naître une complicité qui  nous guérit de la nature,de la peur ou de la haine qu'on peut avoir pour " l'autre sexe " ? Savent-ils comment parfois peut naître l'amour ?

 

J'ai feuilleté consciensieusement toutes les pages de " Lui ". Les femmes rivalisent entre elles de beauté et de minceur. ( On peut le regretter mais c'est un autre débat ...) Certains articles sont plutôt rigolos. Ca et là, il y a même un petit homme, docile, androgyne, torse nu, rêveur, là où on préférerait un Marlon Brando un peu bestial s'aspergant les muscles de bière... Non,  Il n'y a vraiment pas là de quoi un fouetter un chat ! Le monde a vraiment changé, et des années 50, je ne pense vraiment pas que ce soit " Playboy" qui soit à jeter.

 

Messieurs, si vous voulez mon avis, il n'y a rien de mal à acheter " Lui", c'est une petite madame cis-genre hétéro enrobée qui vous le dit ! Mais si vous voulez vraiment vous amuser, allez faire un tour sur you porn , ou mieux : allez draguer dans un bar !


09/02/2014
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Qui est Dieudonné ?

Qui est monsieur Dieudonné ?  Au début ,  il s'agissait d'un artiste talentueux,  d'un humoriste dont l’acolyte était juif, et qui par ses skecths combattait ouvertement le racisme et l'antisémitisme.  

 

Aujourd'hui, les têtes se penchent sur son cas. Est-il un provocateur, ou est-il carrément antisémite ? Qu'est-ce qui se cache derrière ces mots, pour certains revenus d'outre tombe : complot, sionisme, négriers reconvertis dans les banques ? Qu'est-ce qui se cache derrière sa sale quenelle, ce salut nazi tête au sol, étrangement inversé, ce bras bandé vers la haine qui ne s'assume pas ?

 

Et si Dieudonné est vraiment antisémite? comment le serait-il  devenu ?Etait-il prédestiné à le devenir sans l'aide de personne, s'agissait-il de son " évolution personnelle " ou bien quelques personnes bien intentionnées l'auront aidé sans le vouloir, à tomber dans le ravin ?

 

Deux choses me frappent lorsque j'écoute Dieudonné, ( car oui, bien-sûr , il m'arrive de l'écouter obsessionnellement, avec passion, et c'est comme d'observer une météorite rivée vers moi ). Ce sont, d'une part, son talent de comédien mais d'autre part, son manque d'instruction.

 

Je me rappelle d'un skecth où Dieudo parle de Jean-Jacques Rousseau. Il cite une phrase de celui-ci, issue d'un texte que j'ai étudié à l'école. Ce texte est écrit sur le ton de l'ironie, il fait le plaidoyer de l'esclavage par second degré pour défendre l'abolition de celui-ci.  Il est pourtant bien connu que Jean-Jacques Rousseau était contre l'esclavage... Mais Dieudonné ne semble pas au courant. Il prend le texte pour argent comptant et le lit au premier degré.  Il transmet son  message biaisé à toute un public hilare, composé sans doute pour la plupart d'ignorants qui croient en apprendre de bien belles sur la France, et sur son esprit des lumières ...  

 

Comment est-ce possible qu'un Français ne connaisse pas son histoire de France ? Pourquoi personne ne reprend Dieudonné sur des erreurs pareilles ?

 

Un autre exemple où Dieudonné s'illustre par son manque de culture : lors d'un débat houleux, relevant du dialogue du sourd avec la courageuse Elisabeth Levy. Dieudonné, pour illustrer sa thèse DU lobby sioniste, lui parle du Crif. Dieudonné rajoute que ce lieu cultuel n'a rien à faire en France. Sauf que ce n'est pas cultuel le crif, répond Elisabeth Levy. Non, ce n'est pas cultuel , vous savez très bien qu'on peut être juif et athée. Ah. On peut être juif et athée ... Mais peut-on être musulman et Athée ?, demande Dieudo. Je laisse soin aux musulmans de se définir , répond la journaliste.. Ce petit dialogue montre bien que Dieudonné ne comprend rien à rien. Dieudonné n'entend rien à l'histoire de France, et il ne sait même pas ce que c'est qu'un juif. S'est-il intéressé à la question pour autant les décrier ? Dieudonné ne comprend même pas ceux qu'il veut se désigner comme ennemis...

 

Comment est-ce possible qu'un homme manque à tel point de culture en France ?

 

Mais Dieudonné est aussi un complexé. Jamais il n'est vraiment parvenu à faire défendre sa cause, qui est une cause juste et noble. La cause du peuple africain, la mémoire de l'esclavage.  Car c'est de là, semble -t-il que Dieudonné M'Bala Bala vient pour moitié, en tout cas, c'est à cette histoire qu'il s'identifie.  C'est lorsque Dieudonné s'est frotté à cette cause qu'il a perdu les pédales.  Lors de la deuxième guerre d'Irak, il est tombé à pied joint dans les analyses les plus tronquées et les plus imbéciles de l'époque, venant de la gauche, et, avec l'aide d'un connard méchant assez efficace  : double Y Bush, la chute était prévisible, presque mécanique.Ah c'est Américains, et puis surtout, ces sionistes ... Il n'y avait qu'un pas à franchir pour prétendre que ce sont les juifs qui avaient mis les noirs en esclavages et qu'ils se sont reconvertis ensuite dans les banques pour l'empêcher de se produire sur scène ou à peu près. Il suffisait d'un sketch pas très malin et d'un acharnement d'une bande de juifs paranoïaques, susceptibles et ne voulant rien laisser passer, surtout pas un petit IsraHeil pour franchir la frontière, car aucun de ses détracteurs n'a pu penser un seul jour que le fait d'avoir jouer avec Elie Semoun n'aurait Dieudonné de tout soupçon. La foudre s'est alors abattu sur lui, et les choses furent claires pour Dieudonné. Tant qu'on défendait les intérêts des juifs, tout allait bien. Mais essaye un peu de défendre la cause de tous les autres, et tu vas voir mon gaillard... Tout était clair à ses yeux.

 

Aujourd'hui, Monsieur M'bala M'Bala est dangereux. Pas à cause de ses sottes convictions. Pas à cause de ses provocations méchantes, faciles, ( et loin de l'artiste doué qu'il était ), et ignominieuses, pas parce que son soit disant ami, l'intellectuel Alain Soral n'a pas l'honnêteté de lui apprendre l'histoire de France, mais préfère l'instrumentaliser à ses fins. Mais parce que son message, il le transmet à de jeunes gens, dont l'identité est le talon d'achille, et qui apperemment n'apprenne pas grand chose à l'école non plus. Parce que Dieudonné est le premier à les politiser. Tout cela, ils ne l'ont jamais appris. C'est grave.

 

Petite , on m'avait appris que de la misère sociale et culturelle pouvait émerger n'importe quel Hitler. Celui d'aujourd'hui a une drôle de gueule, mais je crois que la France est responsable.

 

 


28/12/2013
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Que veulent les femmes ?

 " Petite, je trouvais ma mère belle. Etre une femme, c'est d'être belle. Même en jouant à la marelle, même en s’accouplant, même en enfantant, c'est toujours d'être belle. C'est un sort atroce parce que la beauté est à l'abri de toutes les révolutions. Pour être libre, il faut faire la révolution. Les femmes ne seront jamais libres. Les mères seront toujours la première prison des filles. " Nelly Arcan

 

Souvent je me suis posée la question : Que veulent les femmes ? Cette question, je ne me la suis pas posée de façon innée, mais  par procuration, par l'intermédiaire de la plupart des films que j'ai regardés. Je me la suis posée parce que partout, elle émergeait de toutes les couches sociales. Je me la suis posée parce qu'on m'avait cité Freud et parce que j'avais écouté beaucoup d'hommes, de ceux qui ne comprenaient pas les femmes, comme si, me disais-je alors, il y avait vraiment quelque chose à comprendre.

 

Alors, le miroir figé devant moi, je regardais mon sexe de travers et je lui disais : Que veux-tu ? Au fil des années, le continent " noir " qui se dessinait dans ma tête ressemblait de plus en plus à un réseau sans fin, dont les ramifications prenaient la forme des questions les plus diverses. Suis-je une mère ou bien suis-je une femme, suis- je une fille bien, ou suis-je une salope ? Est-ce que je peux baiser vraiment, ou ai-je besoin de sentiments ? Ai-je besoin de  " faire l'amour " ? Est-ce que je veux être la plus belle, ou est-ce que je m'en fiche, est-ce que je veux être étalée devant tout le monde et être valorisée pour mon cul, ou bien ai-je envie d'être la plus intelligente, la plus brillante, au détriment des courbes exigées par mon sexe ? C'est à l'aurée de ces étranges questions, c'est en partant ainsi dans tous les sens que je me rendis compte que jamais je n'avais de réponse définitive, de réponse qui aurait pu clouer le bec des phallocrates. Je sus alors que tout se contredisait en moi, jusqu'à la peur séculaire d'être jugée et insultée pour être libre et qui bravait sa petite soeur : la peur d'être brimée, voilée, enfermée dans une cuisine.

 

Les femmes veulent tout, et tout est de leur faute, voilà ce que j'en ai conclus après des années de complexes. Les femmes veulent tout, et c'est pour cela qu'elles assument leur " double journée". Elles ne veulent rien laisser, elles ne veulent rien perdre. Elles ne veulent pas perdre leurs avantages d'antan, mais elles ne veulent plus en assumer les contraintes. Elles veulent le pouvoir en même temps qu'elles ont le besoin de se soumettre, et ce malgré quelques féministes notoires qui ont eu le cran de tout abandonner, jusqu'au moindre signe de séduction. Les filles comme moi, en tout cas je fais partie de ces filles -là , n'ont pas du tout le  tempérament d'une Elisabeth Badinter. Je suis évidemment contente de pouvoir m' instruire, d'avoir accès à l'argent, à la contraception, à l'avortement, et même au travail . Je peux profiter des avancées vers la liberté pour mon rang. Mais j'ai peur d'être traitée de salope, je me pèse avec angoisse, je veux faire des efforts pour plaire, je rêve un jour ou l'autre d'avoir un enfant, ou une de ces choses-là.  Je ne pense pas être la seule ainsi.Toujours en nous, quels que soient nos désirs de gloire, de vengeance, nous jouissons de la servilité aux hommes. C'est au creux des chambres, sous les replis des draps, les cris de plaisirs étouffés par la main des hommes sur ma bouche, que j'ai su que la domination était un vrai plaisir, qu'il y avait un destin à être manipulée, et que mon être féminin, muselé dans le cadre dur des hommes, pouvait au mieux se révéler. L'hystérie plaquée sous le muscle, sous la forme dominante de ceux qu'autrefois on appelait sans complexe " le sexe fort ", pouvait s'apaiser. Souvent, les hommes, qu'ils soient plutôt durs ou plutôt de braves types, m'ont emmené au frontière des douleurs, et leur force rassurante me ramenait à ma position confortable de " femme ".

 

Plaire à un homme, symbole de tous les hommes, voilà ce qui expliquerait pas mal de choses ... Sinon, pourquoi être mannequin, pourquoi s'acheter des crèmes de beauté, pourquoi faire régime ? Pourquoi dire aux hommes que nous estimons ne pas être à la hauteur : " Sois un homme ". Et que veut dire être un homme, sinon, avoir le pouvoir ? Plaire à un regard et être habillée par ce regard, voilà ce que veulent les femmes, voilà ce que les hommes ne peuvent pas comprendre parce que quelque fois, ce besoin de plaire nous emprisonne tant que nous tentons de nous en libérer pour, de toutes façons, tôt ou tard, y revenir. Sinon, pourquoi être la muse de quelqu'un, pourquoi poser nue, pourquoi aimer jusqu'à la déraison des hommes violents, macho et plaquer de braves gars aimants et raisonnables ?

 

J'ai beau souhaiter pour moi le meilleur, je ne pourrais jamais abandonner nulle part, accroché au  porte- manteau d'un couloir, ma robe de femme, celle qui fut confectionnée par ma nature, mais aussi par les plus grands couturiers de l'histoire. 

 

 


23/11/2013
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Déesse K.

Je n'arrive pas à imaginer ce que c'est que d'être innocente. Je suis bien trop judéo-chrétienne pour ne pas avoir une séries de hontes cachées derrière mon cul, pour ne pas avoir imaginé l'enfer, pour ne pas avoir menti sciemment. Je connais bien trop les langues de vipères, je connais trop les textes religieux, leurs interprétations surtout, et je connais si bien les "on dit". Je les connais de tellement près que c'est avec eux que je flirte le plus, je les connais si bien, qu'à chaque fois que je me suis fait défoncée par un con j'ai envisagé de fuir un quartier. J'ai déjà eu honte bien poliment en serrant la main d'un mec que je savais être un gland, tout ça parce qu'il m'avait fait une réputation de " pute", jamais je n'aurais du le quitter après avoir couché avec lui. 


Oui, je sais  bien qu'avoir une pulsion a un prix, le prix de ma tête au bout d'une pique, ou filmée sous la menotte de mon geôlier.

 

 je connais trop ma tête, je connais trop mes fantasmes, ce qui m'excite, pour ne pas me dire qu'un jour, peut-être, une caméra me filmera en zoom, pour étaler mon vraie visage blême  à le face du monde. Parce que je sais bien que si monsieur Dominique Strauss-Khan est jugé aujourd'hui par le monde entier, ce n'est pas pour être un possible délinquant sexuel, un harceleur ou un violeur.

 

Non, tous ensemble et religieusement à travers nos écrans, nous observons monsieur Dominique Strauss-Khan être jugé pour ce que ne " nous ne croyions pas qu'il était". Pour ce que peut-être il avait du mal à cacher, et qui au fond ne regardait que sa femme et lui, et ses possibles maîtresses. 

 

Tout le monde "sait "aujourd'hui qui était " DSK". Un peu macho, sûr de lui, DSK était un faux socialiste, un mec de gauche indigne qui  en fait aimait bien l'argent, le pouvoir, le sexe et les belles voitures. Voilà pour quoi aujourd'hui les langues se déchaînent; pour voir un homme chuter, pour s'en réjouir un peu, secrètement dans un coin de sa tête, le mater humilié, le regard hagard, fatigué, plus bas que terre, le mater mendier sa liberté avec la seule chose qu'il a, ce salaud: son fric.

 

Pour pouvoir parier ensemble sur son innocence ou sa culpabilité, comme si on jouait à pile ou face.


Pour parler d'un homme qui n'était pas bien sous tout rapport.

 

heureusement,  monsieur Dominique Stauss- Khan n'a pas que son fric... Il a aussi une belle femme. Je me souviens de ses grands yeux clairs, de sa voix grave, je me souviens qu'elle avait interviewé Madonna et Renaud, lors de son émission 7/7, et je me souviens surtout qu'on l'aimait bien parce qu'elle était brune, parce qu'elle était  belle et intelligente. On pouvait se cultiver en se demandant qui de elle ou de Madonna  avait la plus grosse bouche à pipe. On pouvait être un petit libidineux derrière son écran, et on se permettait d'ailleurs bien des choses qu'on ne permettrait plus aujourd'hui à DSK.

 

Hier je l'ai observée descendre les marches avec sa fille,  avec son beau sourire triste, ses pommettes rehaussées,  je la voyais donner aux caméras un peu de dignité, avec ce sourire -là qu'elle avait décidé d'afficher. Un sourire qui  gardait la tristesse en privé. 

Pudeur des sentiments et sourire de surface, voilà ce que Madame Sinclair à  donné hier. Une leçon d'élégance ,  de pudeur des sentiments dans l'univers de glace. Avoir mal à en mourir ...Aux  jeux du cirque, ceux qui vont mourir devant toi te saluent.


Elle seule a été capable de se comporter de ce qu'on se targue d'appeler  " humanité" .

 

Que son mari soit innocent ou coupable des faits qui lui sont formellement reprochés,  elle est sans doute une  des seule à mesurer ce jour, à quel point  un homme n'a pas à être jugé deux fois.

 

 

 

 

 

19/02/2013
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