Le blog de Petite Pépée

Le blog de Petite Pépée

Toi ( 3 )

Il y a une autre énigme entre nous dont je n'ai jamais réussi a percé le mystère et cette énigme réside dans le regard de mon père. De tous les hommes que j'ai fait défiler à un moment de ma vie, tu as été le seul à le faire réagir. Ainsi lorsque j'étais avec toi, mon père disait qu'il ne me reconnaissait plus. Ce pouvoir que tu avais de faire que mon père s'intéresse à moi et me parle de sa reconnaissance m'a sans doute fait un peu plus m'accrocher à toi. Je savais que vous ne vous appréciez pas mais je voulais vous garder tous les deux dans mon cercle, parce que dans ce cercle j'étais aimée, dans ce cercle j'existais tant qu'on se battait pour moi. Lorsque pour la sixième fois, alors que j'avais 19 ans, je suis retombée dans tes bras, mon père a mis sa tête entre ses deux mains, ensuite il a geint et a levé les aux ciel en s'adressant à lui, il a prit l'attitude de ceux  qui en danger se mettent à prier alors qu'ils n'y ont jamais cru. " Qu'est-ce que j'ai fait au bon dieu ? " Demandait-il . Ce soir-là une limite était atteinte chez mon pauvre père ; il a envisagé tout haut de nous tuer toutes les trois, ma mère ma soeur et moi puis de se suicider, comme ça ce serait fini. A cette époque je pensais que tout ça c'était de sa faute, que si Dieu avait décidé de répondre aux interpellations de mon père Il aurait bien eu des choses à lui dire. Aujourd'hui je ne le pense plus. Aujourd'hui je pense juste que je ne pouvais rien contre tes bras qui m'encerclaient et me disaient enfin qu'ils m'aimaient, que devoir lutter  pour ne pas finir dans ces bras-là était trop épuisant pour moi. A un moment aussi j'ai fait intervenir Dieu dans notre histoire, au lieu de le laisser là où Il est j'ai pensé qu'il te faisait venir à moi sous forme d'épreuve, que tu étais une tentation, sans doute parce que je trouvais que tu avais la beauté du diable.

 

Tu étais une version de blanche neige au masculin. Ta peau était fort blanche face au contraste de tes cheveux noirs corbeaux qui semblaient lui faire un pied de nez. J'étais aussi fascinée par tes sourcils incroyablement bien dessinés : dans ton physique l'orient et l'occident se  mélangeaient de façon détonnante.  Je ne suis pas tout de suite tombée amoureuse de ce physique, il m'aura fallu trois semaines. Lors de nos tous premiers pas de danse je n'ai pas fait attention à ce à quoi tu ressemblais ; j'étais trop occupée de moi-même. Le fait que tu veuilles bien t'intéresser à moi était comme un miroir tendu sur mon visage et mon corps, et qui me disait " ne t'en fais pas, tu n'es pas si mal que ça ". Le fait que quelqu'un s'intéresse à moi me suffisait, ça me rendait belle. Au bout de trois semaines le fait que tu t'intéresses à moi t'avait rendu beau à mes yeux, à mes yeux tu étais le seul physique qui existait, j'ai même trouvé du charme à tes oreilles décollées, grâce à elles je te voyais venir de loin. Ensuite je me suis mise à apprécier ton allure, ta façon de marcher, la façon que tu avais de porter des cigarettes à ta bouche, de recracher la fumée puis de garder le silence. Il m'est arrivé souvent de me perdre dans le noir sans relief de tes cheveux, de m'oublier dans tes bras un peu musclés. 

 

Un jour j'ai remarqué que tu avais les yeux fort rouges, je t'ai dit alors qu'il fallait que tu fumes moins car la fumée te faisait mal aux yeux . Devant ma candeur tu as souri ; à cette époque je ne savais même pas ce qu'était un joint. Non je ne peux vraiment pas en vouloir à mon père, après tout la troisième fois que tu es réapparu dans ma vie, les prédictions de mon père se sont avérés juste : tu avais fait de la prison.

 

***



09/08/2015
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 2 autres membres