Le blog de Petite Pépée

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Nymph()maniac

A l'occasion de ce long week-end de 4 jours, sur mon insistance, nous avons pris le temps, avec mon mari, de regarder le  film en deux volets de Lars Von Trier, Nymph()maniac...

 

Depuis la célèbre affiche exhibant la toute maigre Charlotte Gainsbourg, prise en sandwich entre deux noirs aux carrures puissante et musclées, il me tardait de voir enfin ce film,  ma confiance sans faille allant à Lars Von Trier, depuis que j'ai eu la chance, de voir au cinéma " Antichrist". Il faut dire que depuis l'adaptation du livre de Virginie Despentes : " Baise-moi ", je crois et ai foi en ce genre de cinéma : un cinéma où on montre des vulves, des pénis, des pénétrations et d' autres actes sexuels, sans que le film ne soit un film " porno ", un film porno étant pour moi une succession de codes et de clichés qui, certes, peuvent nous exciter, mais qui surtout, peuvent bien nous faire marrer ! Souvent, le cinéma doit pour moi être le lieu d'une certaine vérité, que ce soit celle du réalisateur, ou celle de ses personnages. Aussi, lorsque le personnage de Charlotte Gainsbourg, " Joe" ( si joli prénom ! ), se fait fouetter par un gigolo assez classieux ( vous vous rappellez du jeune Billy Elliot ? Oui, c'est lui que nous voyons avec la même élégance, giffler Joe avec des gants de cuirs... ), on voit alors ses fesses frémir, se contracter et  avoir peur, on peut lire la souffrance dans la chair, c'est-à-dire la blessure au coeur de l'être, fut-ce sur ses fesses...

 

Et puis, il y a aussi Charlotte Gainsbourg, que j'adore, et qui depuis petite était prédestinée à ce genre de rôles. Car qui est Charlotte Gainsbourg ? C'est certes la fille de son père, mais c'est surtout celle qui tourna avec lui  " Charlotte Forever ", et le clip " Lemon Incest ". Les films de Lars Von Trier sont donc la suite logique de ce qui pouvait " arriver " à Charlotte Gainsbourg dans sa carrière. Qu' elles que soient les reproches qu'on lui ai faites, j'aurais fait exactement la même chose !

 

Ici, dans Nyph()maniac, une histoire d'amour également est tissé entre la fille et le père, interpété par Christian Slater. Si la mère de Joe est sans nul doute " une connasse glaciale " qui préfère jouer au solitaire,  le père lui, aime et passe du temps avec sa fille, l'emmène en foret et lui fait découvrir la beauté des feuilles des frènes. La plus belle partie de Nymph()maniac est d'ailleurs pour moi celle tournée en noir et blanc, et où le père de Joe agonise à l'hôpital. Je retiens ces mots tendres " Tu es belle ma fille", " tu es beau papa", et je retiens la réaction de la jeune Joe qui, pour surmonter l'angoisse de voir son père souffrir et délirer, cherche ses orgasmes sur les corps des malades...  Une dimension est ainsi donnée " au sexe", qui, malgré  tout ce qu'on pourra en dire, n'est jamais, dans la vie, que le " sexe pour le sexe".

 

Car, et c'est d'ailleurs pour moi tout le propos des films de Lars Von Trier: : le sexe n'est pas que le sexe, d'ailleurs le sexe est impossible, il est le soleil en haut de la colline de qui on attend tant de lumière qu'il n'y en aura jamais assez, il est le noeud serré de la névrose ou de la psychose étendant  toutes deux la structure complexe de leur réseau au coeur de l'esprit humain, il est le fil rouge de notre biographie, et qui illustre cette phrase : " Dis-moi comment tu fais l'amour, je te dirai comment tu as été aimé(e)".

 

C'est ainsi que nous découvrons par la lorgnette de sa sexualité, la vie de Joe, de ses deux ans à sa cinquantaine, son rapport à la famille, à elle même, à la nature,  aux hommes, aux femmes, au travail,  à l'amour, à l'amitié, à la maternité  et à la mort.

 

Une façon de comprendre l'être humain des plus intéressantes !

 

 

 

 

 



01/06/2014
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