Le blog de Petite Pépée

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souvenir

Je me rappelle de toi et de tes cheveux noirs, corbeaux, lisses, de tes sourcils bien dessinés, de tes lèvres. De ce corps que je ne méritais pas et qui rendait mes fesses encore plus laides. Je me souviens de ton regard pénétrant, de mon être possédé par chaque effleurement que tu me procurais. Je me souviens des poils sur ton ventre qui partaient de ton nombril. Je me souviens de ton sexe, je me souviens de ton gland à nu, rêche et circoncis, sans son petit capuchon dont on t'avait privé, qu'il fallait aspirer très fort, comme un bébé suce son pouce pour que tu sentes quelque chose. Je me souviens de ce sexe en moi, contre moi, dans ma tête, dans mes mains, dans mes cheveux, dans mon lit, dans mon coeur, partout. 


 

Je me souviens de toi. 


 

Je me souviens de la route de Bruxelles jusqu'à la frontière Hollandaise. Je me souviens des longues heures passées dans la voiture à attendre que tu reviennes avec ton shit. Je me souviens que j'avais peur de toi, que j'avais peur de te déplaire, comme si constamment je passais un examen de rattrapage, un examen d'amour avec mon père, ma mère, ma famille toute entière.  Ton regard plongé dans le mien convoquait tous les morts de ma famille, sortis des camps de concentration, venus me juger, moi, la bâtarde et la traître. Je me rappelle que j'oubliais tout ça dès que tu me cognais, que j'étais accro à la peur que j'éprouvais pour toi, accro à nos disputes, accro à tes insultes car après venait le temps du harcèlement, le temps de ton temps en bas de mon immeuble, le temps où j'avais peur de te croiser et où je regrettais de ne pas te voir, puis le temps de la réconciliation. Tu me soulevais dans tes bras, tu me serrais si fort que je me sentais broyée, puis tu me lâchais brutalement, l'air me faisait mal, j'avais besoin de toi, que tu me serres encore, que tu me suçonnes, que tu me mordes, que tu me gifles, que tu me drogues.  


 

Je me rappelle de ce jour où tu m'avais dit, " je ne pourrai jamais te frapper autant que je t'aime". 


 

Je me rappelle que ça a été dur de te quitter, mais je veux dire te quitter vraiment, une fois pour toutes, me sevrer de ta peau, me sevrer de toi, comme ça a été dur de ne plus t'attendre en bas de l'immeuble, de reconstruire ma vie, de quitter l'intensité, cette intensité qui nous unissait, nous broyait, nous détruisait.  


 

Je me rappelle que j'ai du te laisser sur le bord de chemin... Il faut être un peu salope pour survivre, pour aimer la vie. 



07/04/2013
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