Le blog de Petite Pépée

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Déesse K.

Je n'arrive pas à imaginer ce que c'est que d'être innocente. Je suis bien trop judéo-chrétienne pour ne pas avoir une séries de hontes cachées derrière mon cul, pour ne pas avoir imaginé l'enfer, pour ne pas avoir menti sciemment. Je connais bien trop les langues de vipères, je connais trop les textes religieux, leurs interprétations surtout, et je connais si bien les "on dit". Je les connais de tellement près que c'est avec eux que je flirte le plus, je les connais si bien, qu'à chaque fois que je me suis fait défoncée par un con j'ai envisagé de fuir un quartier. J'ai déjà eu honte bien poliment en serrant la main d'un mec que je savais être un gland, tout ça parce qu'il m'avait fait une réputation de " pute", jamais je n'aurais du le quitter après avoir couché avec lui. 


Oui, je sais  bien qu'avoir une pulsion a un prix, le prix de ma tête au bout d'une pique, ou filmée sous la menotte de mon geôlier.

 

 je connais trop ma tête, je connais trop mes fantasmes, ce qui m'excite, pour ne pas me dire qu'un jour, peut-être, une caméra me filmera en zoom, pour étaler mon vraie visage blême  à le face du monde. Parce que je sais bien que si monsieur Dominique Strauss-Khan est jugé aujourd'hui par le monde entier, ce n'est pas pour être un possible délinquant sexuel, un harceleur ou un violeur.

 

Non, tous ensemble et religieusement à travers nos écrans, nous observons monsieur Dominique Strauss-Khan être jugé pour ce que ne " nous ne croyions pas qu'il était". Pour ce que peut-être il avait du mal à cacher, et qui au fond ne regardait que sa femme et lui, et ses possibles maîtresses. 

 

Tout le monde "sait "aujourd'hui qui était " DSK". Un peu macho, sûr de lui, DSK était un faux socialiste, un mec de gauche indigne qui  en fait aimait bien l'argent, le pouvoir, le sexe et les belles voitures. Voilà pour quoi aujourd'hui les langues se déchaînent; pour voir un homme chuter, pour s'en réjouir un peu, secrètement dans un coin de sa tête, le mater humilié, le regard hagard, fatigué, plus bas que terre, le mater mendier sa liberté avec la seule chose qu'il a, ce salaud: son fric.

 

Pour pouvoir parier ensemble sur son innocence ou sa culpabilité, comme si on jouait à pile ou face.


Pour parler d'un homme qui n'était pas bien sous tout rapport.

 

heureusement,  monsieur Dominique Stauss- Khan n'a pas que son fric... Il a aussi une belle femme. Je me souviens de ses grands yeux clairs, de sa voix grave, je me souviens qu'elle avait interviewé Madonna et Renaud, lors de son émission 7/7, et je me souviens surtout qu'on l'aimait bien parce qu'elle était brune, parce qu'elle était  belle et intelligente. On pouvait se cultiver en se demandant qui de elle ou de Madonna  avait la plus grosse bouche à pipe. On pouvait être un petit libidineux derrière son écran, et on se permettait d'ailleurs bien des choses qu'on ne permettrait plus aujourd'hui à DSK.

 

Hier je l'ai observée descendre les marches avec sa fille,  avec son beau sourire triste, ses pommettes rehaussées,  je la voyais donner aux caméras un peu de dignité, avec ce sourire -là qu'elle avait décidé d'afficher. Un sourire qui  gardait la tristesse en privé. 

Pudeur des sentiments et sourire de surface, voilà ce que Madame Sinclair à  donné hier. Une leçon d'élégance ,  de pudeur des sentiments dans l'univers de glace. Avoir mal à en mourir ...Aux  jeux du cirque, ceux qui vont mourir devant toi te saluent.


Elle seule a été capable de se comporter de ce qu'on se targue d'appeler  " humanité" .

 

Que son mari soit innocent ou coupable des faits qui lui sont formellement reprochés,  elle est sans doute une  des seule à mesurer ce jour, à quel point  un homme n'a pas à être jugé deux fois.

 

 

 

 

 


19/02/2013
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